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cris murmurés
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14 juillet 2012

Martin le berger

 

Le sol est jonché de mille magnifiques petites fleurs aux multiples couleurs

Les pierres du torrent asséché m'évitent ainsi de les piétiner

L'air frais et doux du matin m'apporte une aide pour grimper cette pente abrupte

Environ deux heures que je monte dans le lit de ce torrent mais je sais qu'il m'en faut au moins autant pour atteindre le but que je me suis fixé

 Il me faut quitter ce « chemin » de cailloux pour prendre une autre direction

A partir de là la pente est moins raide je peux souffler un peu

Un bonheur m'envahit j'écoute le silence

Seul de temps à autre un cri animal inconnu à mes oreilles vient percer ce silence

 Plus tard bien plus tard me disent mes jambes je me trouve sur un replat

Je m'assois pour respirer un peu

Autour de moi l'herbe est verdoyante et au-dessus le ciel est d'un bleu intense

 Là je pense à cette amie qui il y a peu me conseillait devant une succulente fondue aux fromages et un verre de bon vin blanc d'effectuer cette balade et qui pour ce faire m'en avait tracé le parcours

 Après ce court repos je reprends la route

Jusqu'à me retrouver face à un paysage que je n'aurais osé rêver : un petit lac enclavé entre des collines qui sont là comme pour le protéger

Mon émerveillement passé (est-ce possible?) chaussures chaussettes ôtées je plonge mes pieds endoloris dans cette eau si claire si pure mais ….. si froide

 Après avoir effectué le tour du lac et m'être restauré quelque peu

Je décide de me diriger en direction de mon second objectif que très vite j'aperçois au loin

 Sur mon chemin un homme est là et me donne l'impression d'attendre

Mon impression est juste : il m'attend, avouant m'avoir aperçu ce matin me dirigeant vers le lac, et espérant mon retour pour m'inviter à prendre un verre et bavarder quelque peu.

Très vite nous atteignons une cabane sa demeure de juin à septembre chaque année : je suis en compagnie de Martin le berger

 Est-ce ce côté rudimentaire qui compose l'intérieur de ce « refuge » qui me donne cette sensation de

chaleur, seul l'essentiel est là

Sur la table en bois massif (de fabrication « maison ») des grappes de raisin, une bouteille de bon vin rouge trônent : il me propose les deux que j'accepte volontiers

Je me régale en écoutant ses paroles qu'il me délivre avec une passion réservée je bois aussi ses mots

J'adore pourtant Giono, mais je me délecte en écoutant les récits de cet homme vrai chaleureux parfois drôle parfois grave comme la vie me dit-il

 Sans un mot, il se lève se saisit d'une paire de jumelles suspendue à un clou et sort

Quelques secondes après m'invite à le suivre me tend les jumelles en désignant le haut d'une colline me dit : « regarde là-haut il est là tous les jours à la même heure »

Je vois un chamois fier mais comme aux aguets... plus bas sur le flanc de la colline je peux voir entre 400 et 450 moutons paître paisiblement, un chien est là surveillant le troupeau le berger me dit : « c'est lui qui fait tout le boulot ! 

 De retour dans la cabane en raccrochant les jumelles au clou avec un sourire et les yeux brillants de malice il me dit :« tu sais elles me servent beaucoup pour travailler mais aussi me permettent d'admirer la beauté des belles femmes descendues du « grand nord » qui viennent se baigner complètement nues dans cette eau très froide »

 Avant de le quitter mon nouvel ami m'a offert un vrai café

Je promets de revenir lui rendre visite ce que j'ai fait en compagnie de l'amie qui m'avait conseillé cette balade

Elle et moi avons beaucoup reparlé du berger et au cours de nos discussions mon amie m'a appris que Martin recevait régulièrement la visite d'une femme que ces visites pouvaient durer plusieurs jours « sans coupure » que cette personne exerce le métier d'avocate et que bien sûr dans le village les commentaires allaient bon train …. parce que celle-ci est mariée par ailleurs …......

  ***

Sans bâton tête nue (pas de vieux chapeau cabossé) sans relâche chaque année il sera là présent et sans doute heureux si loin des bruits et des tracas que l'on s'inflige …........

 

Je n'ai pas de photos des lieux mais ci-dessous celles représentant un village situé à une cinquantaine de km de là

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Commentaires
H
Je suis sûre que J. Giono aurait aimé ce que tu as écrit là. <br /> <br /> J'aime
C
J'aime beaucoup cette histoire, et j'ai plaisir à te lire et relire... Et quand je lis la première "phrase", où tu parles de ce sol jonché de petites fleurs, ça me rappelle quand on est allés passer quelques jours tous les deux en pleine campagne ; tu avais attiré mon attention sur ce sol jonché de milliers de petites fleurs, jaunes cette fois-ci. De très bons souvenirs :-)
B
Je ferme les yeux en écoutant cette symphonie et je me trouve plonger dans ce beau village qui me rappelle de si beaux moments ...<br /> <br /> Très beau récit ..J'adore entrer dans ce tourbillon de mots si bien choisis pour heurter la sensibilité qui m'habite ...<br /> <br /> Bisous....
C
j adore se recit,je m y suis vu pres de se lac et me rappelle des souvenirs de vacances dans les vosges.. que de moments agreables.surtout d un soir saveur vin chaud maison ou je me suis retrouvee en pleine montagne par-15 degres a contempler les etoiles <br /> <br /> bisous
Z
La symphonie pastorale avant de vous quitter... je viens de passer un agréable moment de par chez toi
cris murmurés
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