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cris murmurés
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8 décembre 2010

Maux de naissance

Voilà: ce que je n'arrive pas à dire à exprimer depuis toujours

je vais tenter de le faire là devant vous.

C'est pourtant sans aucun doute ce qui a en grande partie guidé et fait la vie que j'ai vécue

Je suis né avec une scoliose prononcée

on me l'a rappelé très souvent, trop souvent

on a voulu m'interdire beaucoup de sports : tous ceux-là je les ai pratiqués

on m'a conseillé la natation : aujourd'hui à un age avancé je ne sais toujours pas nager

montrer mon dos est une torture, le regard des autres me dérange : j'ai horreur de la pitié.

A 8/9 ans j'étais en colonie de vacances, à environ 130km de chez moi.

A la 3 ou 4eme séance de piscine un moniteur s'est écrié ' mais qu'as tu à ton dos ? ' . Je n'ai pas compris, de quoi me parlait-il ? pour moi rien n'avait changé depuis la séance précédente. A l'époque je n'avais pas de douleur.

Tout s'est passé très vite. Aucune question ne m'a été posée. Aucun médecin ne m'a rendu visite. Une ambulance m'a ramené allongé chez mes parents, sur le champ. La route m'a paru interminable. Personne ne m'a adressé la parole pendant tout le trajet.

Puis le véhicule s'est mis à sursauter. Nous traversions des voies ferrées et l'odeur de charbon m'atteignait les narines. Cà y est , s'il tourne à gauche à angle droit après le dernier bond je suis chez moi. Arrivé, en effet, l'ambulance s'arrête dans la cour, immédiatement, une nuée de gens dont beaucoup d'enfants, plusieurs de mes amis (c'était les vacances) entoure le véhicule en pensant voir sortir sur un brancard un grand malade un grand blessé eh bien non, les portes à l'arrière s'ouvrent : un petit garçon fatigué mais souriant saute de l'intérieur, en évitant les bras de l'ambulancier qui voulait l'aider, on ne lui laisse pas le temps de saluer ses copains, on le dirige illico dans son lit. Je n'aimais pas cette colo, mais mon lit en pleine journée non plus surtout sachant que mes amis étaient là à m'attendre pour jouer.

A la suite de la visite du médecin de famille j'ai fini mes vacances chez moi, pas au lit, mais à jouer avec mes amis. Notre médecin n'a rien compris à cette décision hâtive et unilatérale, tout comme mes parents et je l'ai déjà dit moi non plus.....

Le temps a passé, les jeux nombreux avec quelques amis (desquels peut-être je parlerai plus tard), de mon dos plus question ou presque : quelques réflexions gentilles et d'autres beaucoup moins, mais sans trop de gravité pour ma jeune conscience.

Et puis un jour …..

A 15 ans je poursuivais des études dans une école professionnelle.

Alors qu'aux précédentes visites médicales dans cet établissement rien de particulier n'avait été constaté, au cours de celle- ci, nouveau branle bas de combat : visite à l'hôpital local et immédiatement décision est prise de m'envoyer dans un hôpital 'hélio marin' (quelle belle appellation) sur la côte méditerranéenne . J'y suis resté 18 mois.

Dix-huit mois d'apprentissage de la vie : dans la chambre j'étais le plus jeune parmi une douzaine d'hommes âgés de 15 ans (pour moi) à 80 ans. Tous les stades de l'existence étaient représentés. En 18 mois j'ai «  grandi » de dix ans concernant …... certains domaines.

Le traitement archaïque que j'ai subi (là je parle de médecine) m'a t-on dit m'a aidé !!! Peut être que le mal pour lequel j'ai été hospitalisé a été stoppé au degré où il en était à mon arrivée ….....

Je n'oublierai jamais (c'est ce que l'on dit toujours paraît-il) le jour où une jeune infirmière m'a fait comprendre que malgré mon problème je pouvais plaire aux femmes : elle m'a tout enseigné avec exercices à l'appui. Bien sûr elle a outrepassé ses fonctions, ce jour-là.

Deux en un : le retour (déjà) à la vie et la découverte de mon corps et surtout de celui des femmes. Quel bouleversement dans ma tête dans ma vie!!

Le meilleur traitement m'a été « administré » par cette jeune et sympathique personne : je n'ai jamais oublié!!!! merci N.

Si par mégarde un mouchoir a été utilisé pendant la lecture de ce texte : papier ou tissu, jetez-le !!!

Pour terminer ce texte, une petite anecdote, qui peut paraître anodine mais qui pour moi est de la plus haute importance : j'étais en compagnie d'une très belle et jeune femme, aux yeux d'un vert que je n'ai oublié (je ne vous parlerai que de ses yeux), et qui m'a dit, lorsque je lui ai annoncé que j'avais un problème au dos : « tu crois que je suis aveugle ?? ». Cette femme n'a jamais cessé de m'aimer et..... moi non plus.


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Commentaires
C
ne faut-il pas souffrir pour être beau..........<br /> <br /> je ne sais pas ,nous souffrons tous a différents degrés..........mais la beauté est bel et bien a l intérieur.....même si a l exterieur elle existe aussi........<br /> <br /> <br /> <br /> aahhh l infirmiére,fantasme par excellence ;-)<br /> <br /> <br /> <br /> bisous bisous<br /> <br /> et merci pour cette belle leçon de vie
M
bienvenu tout d'abord a l'enfant tant desire<br /> et qui apaise tout les maux ....<br /> il est celui tant espere et qui soulage , guerie et avec qui nos heures nos journées sont à vitesse grand V
L
Je ne pense pas me tromper en disant que les délicates "attentions" de cette petite infirmière resteront certainement les meilleurs souvenirs de ton si long séjour.<br /> Il y a tellement d'hommes qui fantasment sur les infirmières....... quelle belle expérience vécue !<br /> <br /> Par contre niveau "logement" et soins archaïques, cela devait vraiment pas être le top !<br /> <br /> En tout cas : Une sacré leçon de Vie !
cris murmurés
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